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Le Guet

Essais sur l'usage du guet et ces équipemets

L'objectif de notre association est la vie civile d'une commune du XIIIe siècle.

Nous avons appris, au fil de nos recherches, que cette vie urbaine n'était pas exclusivement civile. En effet, au titre des obligations du bourgeois (l'habitant du bourg), une période armée était due à la commune.

Afin d'être le plus cohérent possible, et étant donné que nous avons différents statuts de personnages dans notre association, il était important de faire un état des lieux de ce qui pouvait se faire au XIIIe siècle.

Dans cette optique, nous partageons avec vous notre travail de recherche. Il  n'est pas exhaustif et amené à évoluer en fonction des avancées dans le domaine.

 

Bonne lecture.

 

Article rédigé par Philippe CORNETET

Sentry equipment and duty in the 13th Century

 

 

The objective of our association is to depict civilian life in a city in the 13th century.

We learnt from our research that this city life was not exclusively civilian.  In fact, one of the duties of the inhabitants was to give some of their time in the form of a military service.

In order to be as realistic as possible and considering that members of our association depict people of different social classes, it was important to study was form this military service could take.

 

We share here the result of our research. It is not an exhaustive work and it is open to change following new discoveries.

 

Article written by Philippe CORNETET

L'homme du guet

The Sentry

Au XIIIe siècle, il y a principalement deux types de combattants : les professionnels et les occasionnels. 

In the 13th century, there were mainly two types of combatants: professionals and occasional ones.

1) Les professionnels : chevalier, sergent, mercenaire

1) Professionals : Knight, Serjeant-at-arms and Mercenary

Si les premiers sont, pour ainsi dire, destinés au combat de la naissance à la mort, ils tirent leur revenu du « fief » qu’ils reçoivent de leur seigneur (terre, droit sur la justice, sur un moulin, un four, un péage …) en échange de leur force militaire.

Les seconds ne le sont que le temps qu’ils perçoivent une solde et leurs conditions sociales sont plus dures à identifier car les textes nomment souvent « sergent » tous ceux qui portent une arme en dehors de la chevalerie. L’engagement du sergent  était assez libre : un homme devenait sergent en signant un contrat d’engagement et le restait par tacite reconduction, tant qu’il venait chercher sa solde, ou  que son employeur le payait.

Le mercenariat, regroupant des combattants de ces deux catégories, fonctionnait sur le même principe.

 

La solde journalière de ces professionnels de la guerre, sous le règne de Philippe II (1204), lorsqu’ils font partie de l’Ost Royale, est connue (2) :

  • Chevalier : 72 deniers parisis
  • Arbalétrier à cheval : 48-54 deniers parisis
  • Sergent à cheval : 36 deniers parisis
  • Arbalétrier à pied : 12-18 deniers parisis
  • Sergent à pied : 8 -10 deniers parisis

 

Une estimation du début du XIIIe siècle (4), dans le domaine bourguignon, sur les revenus d’un paysan libre, ou d’un valet (ouvrier) au service d’un maître, place leurs revenus annuels à environ 75 sous (taxes déduites). Cela représente environ 3 à 4 deniers par jours, il ne semble pas qu’ils aient été très différents sur le domaine royal à la même époque (3).

 

On voit donc que la solde d’un militaire semble avantageuse mais on ne doit pas perdre de vue le coût du matériel et de l’entrainement car, à cette époque, tout ceci est à la charge du combattant (nous y reviendrons plus tard).

If the knights are destined to fight from birth to death, they get their income from the “fiefdom” granted by their lord (land, right to deliver justice, windmill, oven, toll…) in exchange for a military service.  Serjeants perform military service only while they are paid a wage. Their social status is more difficult to identify as contemporary text call “serjeants” all those who carry weapons outside of knights. Hiring of serjeants was flexible. A man became a serjeant by signing a contract that was renewed automatically as long as he was collecting his wage or as long as his lord was paying him. Mercenaries, combining combatants from both categories was working on the same principle.

 

The daily wage of professional soldiers under Philippe II of France (1204) when they are part of the royal army is known (2):

Knight: 72 deniers (penny) parisis.

Crossbowman on horse: 48-54 deniers parisis

Serjeant on horse: 36 deniers parisis

Crossbowman on foot : 12-18 deniers parisis

 

Serjeants on foot: 8-10 deniers parisis.

 

An estimate from the early 13th century in Burgundy of wages of a free peasant or servant (worker) of a master gives an annual value of around 75 “sous” after tax (4). This represents around 3 to 4 deniers per day. These figures do not seem to be vastly different on the royal domain at that period (3).

 

 

We can see then that the wages of a soldier seem generous. But we must keep in mind the high cost of equipment and training. Indeed, at that period, these have to be covered by the soldier (see below).

2)    Les occasionnels : miliciens

2) Occasional Combatants : Militia

 Le terme de milicien désigne aujourd’hui un combattant « civil » qui prend occasionnellement les armes, autrement dit un non professionnel, qui effectue un service obligatoire ou volontaire. Cependant, cette signification moderne est moins précise au Moyen-Age. Milice vient du mot latin militia, qui se rapporte à la chose militaire dans son ensemble. Dans les textes, sergents et miliciens sont souvent confondus.

Dès le début du moyen âge, les pouvoirs en place vont tenter de maintenir une obligation de service, afin de pouvoir disposer d’une force militaire suffisante en cas de besoin, avec plus ou moins de succès selon les époques et les régions (3). Bien souvent, on exigeait que sept hommes arment et financent un huitième qui remplissait les obligations militaires pour eux.

 

Une cité, communale ou non, utilisait de la même logique, soit par obligation envers le seigneur, soit par besoin propre. Ne pouvant généralement pas compter sur les seules forces des seigneurs (la ville est souvent morcelée entre différents propriétaires terriens, laïques et cléricaux) elle doit recourir à un autre système que le fief pour sa protection civile. Elle s'appuie sur ses propres ressources en hommes et en matériels, ayant recours à ses bourgeois (habitant du bourg et de la cité) pour former cette force « civile ». Occasionnellement, le roi, ou le seigneur, pouvait utiliser cette force à son service, selon une législation précise en termes de durée, d’éloignement et de défraiement. De même certaines villes pouvaient donner, non pas des hommes, mais du matériel, des vivres ou de l’argent.

 

Ce service, lorsqu’il n’y a pas d’appel à l’Ost, est généralement exercé au titre du « Guet ». Ce guet a pour tâche d'effectuer des patrouilles dans la cité et ses abords pour veiller aux incendies (surtout la nuit), à la sécurité des personnes et au  respect des us et coutumes. Ce service est donc tout à la fois police, douane et veille incendie.

Dans Le livre de mestiers d’Estienne Boisleau (1268), on apprend que la charge du guet, incombait aux artisans propriétaires de leur métier habitant et travaillant dans le bourg, pour la ville de Paris. Les valets (ouvriers), les apprentis et les maîtresses (Maitresse-artisane, propriétaire de l’atelier) en étaient dispensés.

Le guet était obligatoire pour tous les maîtres de moins de soixante ans. Un maître pouvait être remplacé par un de ses valets, s’il était « reconnu capable et instruit », mais on exigeait que le maître se présente en personne pour être inscrit sur le registre et être assigné à  une patrouille et à un secteur.

 

Ce service de guet est d’environ de 40 jours par an, il est peut probable qu’il fût exécuté d’une traite : les artisans devant assurer leurs revenus. Il devait y avoir des périodes de quelques jours par mois, répartis sur l’année, comme c’est encore le cas aujourd’hui dans certains pays ou pour la réserve militaire. Mais ils devaient être mobilisable rapidement si la situation l’exigeait et donc propriétaires de leur matériel militaire.

 

Orfèvres, Barilliers, Haubergiers, Imagiers, Sculpteurs, Archiers, Chapeliers de fleurs et de paon, Merciers… sont des métiers dits « établis pour servir le roi, les gentilshommes (la noblesse), la chevalerie* et l'Eglise ». Ce faisant, ils avaient obtenu  de nombreux privilèges dont l'exemption du service du guet.

 

Chaque communauté urbaine prenait soin de transmettre, par écrit, les us et coutumes régissant la vie des habitants. Lors de l’établissement de ces documents, compilés dans des cartulaires,  on mentionne tout ce qui fera office de règles de loi pour la cité. Le cartulaire de Senlis (fin XIIe) est écrit en latin, une traduction y a été rapidement ajoutée en langue vernaculaire pendant le XIIIe (franc parlé) à l’usage des bourgeois lettrés ne comprenant pas le latin.

 

Sur ces chartes on trouve les relations entre : le Roi et sa Commune, entre les justices : royale, cléricale et celle de la commune, les usages entre les hommes de la commune, les délits et leurs amendes. Ce que la cité doit donner en argent, fournitures et hommes si le suzerain fait un appel à l’Ost. L’organisation du Guet et les limites, tant temporelle que géographique, de l’action de ce guet.  Sont aussi prévues les compensations que le seigneur devra donner s’il exige un service qui sort de ces limites.

 

On notera ici qu’au XIIIe siècle, la chevalerie est une caste à part : plus avantagée que le peuple, mais pas encore assimilée à la noblesse.

The word militia refers nowadays to a civilian who occasionally takes up arms, i.e. a non-professional fighters who takes part in combat, voluntarily or not. This modern definition of militia is less clear in the middle-ages. Militia is a Latin word that refers to anything military. In medieval texts, serjeants and militia are often used interchangeably.

Ever since the beginning of the middle-ages, people in power will try to maintain the obligation of military service in order to get access to enough trained troops in case of need. This occurred with more or less success depending on the century and the region (3). Often, it was required that 7 men pay for and equip an eighth who would serve in their behalf.

 

A city used the same logic, either due to duty towards its lord or to need. Not being able to rely only on the troops of the lords (cities were often split between several land owners, both secular and religious), it had to use a different system for its own protection. It relied on its own man power and equipment to create a militia. Occasionally, the king or lord could use this militia for their own use, following a well codified set of rules with regards duration, distance and cost. Also, some cities could give, instead of troops, equipment, food or financial contributions.

This military service, when not called in the context of the royal army, in generally served as sentry duties. This duty aims to patrol cities and its surroundings to check for fires (especially at night), to provide security to people and to ensure customs and laws are adhered to. This military service therefore covers police, custom and fire safety duties.

In the book Le Livre des Mestiers (The Book of Jobs) by Estienne Boisleau (1268), we learn that sentry duties for the city of Paris was asked from craftsmen who owned their shop and lived and worked in the city. The servants (workers), apprentice and mistresses (craftswomen) were exempted.

Sentry duty was compulsory for all craftsmen below 60 years of age. A master craftsman could be replaced by one of his servants, if the latter was recognised as being “able and educated” but is was required that the  master came in person to be registered for duty and be given a patrol and sector of the city.

 

Sentry duty was about 40 days per annum. It is not likely that it was performed in one stretch, craftsmen having to earn a living. There must therefore have been period of duty of only a few days per month, spread over the entire year, as it is the case nowadays in some countries for military service or for reservists. They however had to be musters rapidly in case of need and therefore they must own their military equipment.

 

Jewellers, Barrel makers, Inn  keepers, Illustrators, Archers, Florists, Cloth merchants… were jobs said to be “established to serve the king, nobles, knights* and the Church”. For this reason, they were exempted of sentry duty.

 

Each city took care to record in writing the laws and customs governing life of its inhabitants. The record from Senlis (late 12th century) is written in Latin but a translation into medieval French was added in the 13th century for those who could read French but could not read Latin.

 

On this chart is found a description of the relationship between king and the city, between the three providers of justice: royal, religious and the city itself, custom between inhabitants, crimes and their punishments. Included also is what the city must provide in money, equipment and men if the king musters the royal army. The chart also includes the organisation of sentry duty, both in terms of time, geographical distribution and activities. Are also included the compensations the lord will give if the military service extends beyond these limits.

 

* One will notice here that in the 13th century, knights constitute a separate social status, higher than the common men and women but not as high as nobles.

3) Organisation d'une milice

3) Organization of a Militia

 L’Ordonnance dressée par Pierre de Chevry en 1274 pour la ville de Saint Maure des fossés (6), mentionne de façon précise l’équipement minimum que chaque homme appelé à la milice devait posséder (ce cas n’est pas unique, en Angleterre, Edouard II fit de même à l’échelle du royaume). Comme pour les professionnels, ces équipements ne sont pas fournis, il incombe à chaque homme de veiller à être correctement vêtu et armé pour effectuer son service (usage largement répandu, tant dans la Francie que dans les états voisins) ce qui explique que cette règle se base uniquement sur les ressources financières et non sur une éventuelle expérience ou sur un milieu professionnel. Elle répartit en quatre catégories les hommes de sa milice.

 

Nous avons cherché des similitudes entre les textes et l’imagerie médiévale et, pour se faire, nous avons analysé, plus précisément, la bible du cardinale Maciejowski (1250). C’est la seule source montrant une grande palette d’équipement et d’arme à chaque fois qu’il est question de combat, la plus part des autres montrant systématiquement des hommes en haubert.

 

Les informations sur le coût des équipements pour le XIIIe siècle sont rares, cependant, grâce à un document génois de 1250 (3), on peut tout de même avoir une idée assez précise.

Le premier prix est en sous génois : Sg (3.947 g d’argent au milieu du XIIIe), le deuxième est une conversion en sous parisis : Sp, arrondi à l’unité (3.348 g d’argent au milieu du XIIIe).

 

  • Casque, de 16 à 32 Sg – (19 à 39 Sp, soit entre 1 et 2 livres tournoi)
  • Haubert, de 120 à 152 Sg – (143 à 176 Sp, soit entre 7 et 9 livres tournoi).

L’équipement de protection moyen d’un homme d’arme à cheval (casque, haubert, protection de jambes et différents accessoires) est estimé à 200 sous génois, environ 240 sous parisis, soit 13 livres tournoi : On voit que posséder un équipement militaire performant est loin d’être à la portée de tous. Les bons chevaux de guerre quant à eux valaient de 30 à 80 livres tournois (7)

The regulation written by Pierre de Chevry in 1274 for the city of Saint Maure Des Fossés (6) mentions clearly the minimum equipment that each man called up for sentry duty must provide (this is not a unique case, in England, Edward II created the same for the whole kingdom). As for professional soldiers, this equipment is not provided. It is the responsibility of each man to be appropriately armed and dressed to serve (custom widely spread in France and neighbouring kingdoms). This explains that the regulation is based on wealth and not on military experience or job. The regulation splits men into four militia categories.

 

We have looked at converging evidence between the texts and medieval illustrations et for this reason, we have analysed in detail the Maciejowki Bible MS M.638 (1250). It is the only source showing a large variety of equipment and weapons, most other sources only showing soldiers wearing hauberks.

 

Information on the price of equipment in the 13th century is rare. However, thanks to a Genoese document dated 1250 (3), a good estimate can be made.

 

The first price indicated is in Genoese “sou”: Sg (3.947 g of silver in the middle of the 13th century), the second is a conversion into “sou” Parisis : Sp rounded (3.348 g of silver in the mid 13th century).

 

  • Helmet : 16 to 32 Sg (19 to 39 Sp, therefore between 1 and 2 Tours pounds)
  • Hauberk: 120 to152 Sg (143 to 176 Sp, therefore 7 to 9 Tours pounds).

 

 

The average armour of a man at arm on horseback (helmet, hauberk, leg armour, various accessories) is estimate to be around 200 Sg (around 240 Sp, i.e. 13 Tours pounds). Owning an effective military equipment is therefore not affordable by everybody. Good war horses cost between 30 and 80 Tours pounds (7).

4) Les rangs

 Pierre de Chevry en désigne quatre dans son ordonnance (6).

4) Ranks 

Pierre de Chevry mentions 4 ranks in his regulation (6).

Le quatrième rang

Ce sont les moins riches des bourgeois. Ils sont issus des métiers les moins rémunérateurs, ceux qui apportent moins de dix livres par ans.

 Leur est demandé de posséder : un arc, des flèches et un petit couteau.

Aucune protection de corps ou de tête n'est exigée.

Image 1 : 

La trousse de flèches est une supposition, d’après des sources antérieures à la période : HORTUS DELICARIUM.

Photo : Julien Bourdette, Abbaye du Moncel (60)

Image 2 :

Guerre Féodale 2016 (74)

Photo : Sihame Cornetet.

Image 3 :

Sur cette image, on notera la présence d'une protection de tête et de gants.

- Bible de Maciejowski, vers 1250, Paris, New York, Pierpont Morgan Library, Ms. Lat. M638, f.23V (détail).© The Morgan Library & Museum. 

Fourth Rank

 

They are the least wealthy of the city inhabitants. They have the least well paid jobs that provide less that 10 pounds per annum.

They are asked to provide a bow, arrows and a small knife.

No armour for the head or body is requested.

 

1/ The arrow bag is a conjecture based on source dated before the 13th century: Hortus Delicarium.

 

2/ Guerre Feodale Event (2016)

 

3/ On this picture can be noticed the use of head protection and of gloves.

- Maciejoski Bible, around 1250, Paris, New York, Pierpont Morgan Library, Ms. Lat. M638, f.23V (detail).© The Morgan Library & Museum.  

Le troisième rang

Entre dix et trente livres de revenu annuel, la seule protection qui leur est demandée est pour la tête. Sous forme d'un chapeau de fer ou d’un bonnet de peau. L'armement est composé d'une lame (ensem), d'un petit couteau, et d'une arme d'hast (fourche ferrée).

 

Sur la bible de Macièjowski, on constate que ce sont les valets de chevaliers et les messagers qui sont souvent ainsi vêtus. (F13r, 23r, 27v, 31r, 32r, 43).

Image 1 et 2  :  

Pas de protection de corps, chapeau de fer ou de peau, ensis et petit couteau, une fourche ferrée. Une très grande variété d’habillements et d’armements correspondent à cette description, du messager (boite à message sur la ceinture fol 13r) au milicien (fol16r) au valet de chevalier (fol 32v)

Photo : Julien Bourdette, Abbaye du Moncel (60)

 

 Image 3, 4 et 5 :

- Bible de Maciejowski, vers 1250, Paris, New York, Pierpont Morgan Library, Ms. Lat. M638, f.13r, 16r, 32V (détail).© The Morgan Library & Museum. 

Third Rank

 

For inhabitants earning between 10 and 30 pounds annually, the only armour requested is for the head. It takes the form of an iron hat or a skin bonnet. Weapons are a blade (ensem), a small knife and a shafted weapon (iron reinforced pitchfork).

In the Maciejowski Bible, servants of knights and messengers are thus equipped (Folio 13r, 23r, 27v, 31r, 32r, 43).

 

Pictures 1 and 2 :

No body armour, iron hat or leather hat, bladed weapon and small knife, iron-reinforced pitchfork. A large variety of clothing and weaponry correspond to this rank, from messenger (identified by a message box at the belt on folio 13r) to militia man (folio 16r) to servant of knights (folio 32v).

 

Picture 3, 4 and 5:

- Maciejowski Bible, circa 1250, Paris, New York, Pierpont Morgan Library, Ms. Lat. M638, f.13r, 16r, 32v.© The Morgan Library & Museum. 

Le deuxième rang

Entre trente et soixante livres de revenu annuel, l'équipement devient plus « militaire ». On exige un vêtement fort pour la protection du corps : un Gambison ou une cotte gamboisée, un chapeau de fer, une lame et un petit couteau.

 Dans la bible  de Macièjowski, cela représente nombre de combattants et de situations. 

Image 1, 2, 3, 4 et 5  : 

Gambison ou cotte gamboisée, chapeau de fer, ensis et petit couteau. A noter que dans les sources, enluminées, statuaires ou textuelles, les combattants équipés ainsi offrent une palette d’armement très diversifiée. Ne pas oublier que chacun devant veiller à son propre équipement, il n’y a pas encore de standardisation des groupes armés.

Photo : Julien Bourdette, Abbaye du Moncel (60)

Image 6  :  

L’équipement des piétons, ou sergent à pied, devant participer aux guerres est le même, avec l’ajout du bouclier.

Photo : Julien Bourdette, Tournoi XIII 2016 (02)

Image 7 :

- Bible de Maciejowski, vers 1250, Paris, New York, Pierpont Morgan Library, Ms. Lat. M638, f.3V (détail).© The Morgan Library & Museum. 

Second Rank

 

Between 30 and 60 pounds of annual income, the equipment becomes more like that of professional military. Padded clothing is requested for body armour (e.g. gambeson or padded jacket), iron hat, a bladed weapon and a small knife.

In the Maciejowski Bible, this is depicted on numerous combatants in varied circumstances.

 

Images 1 to 5:

Gambeson or padded jacket, iron hat, bladed weapon (falchion) and small knife. It can be noted that in all sources (statues, illustrations, texts), combatants equipped at that rank show a wide range of different weapons. It must be remembered that each soldier was to provide their own equipment. There was therefore no standardisation of the military equipment.

 

Picture 6

Equipment of foot soldiers who took part in wars was the same, with the addition of a shield.

 

Picture 7:

 Maciejowski Bible, circa 1250, Paris, New York, Pierpont Morgan Library, Ms. Lat. M638, f.3V.© The Morgan Library & Museum.  

Le premier rang

Ce rang concerne les plus riches et donc les moins nombreux (18% des effectifs les mieux équipés) ; ceux dont les revenus sont supérieurs à soixante livres à l’année.

Le milicien doit être équipé d'une armure de maille, haubert ou haubergeon, d'un chapeau de fer, et être armé :

 - d'une épée

 - ou d'une lame et d'un grand couteau.

Image 1 et 2  : 

Haubert ou haubergeon, chapeau de fer, épée seule ou ensis et grand couteau. Sur l'image 1, les premières traces de « cotte de plate » visible remontent à 1260, dans le Saint Empire Germanique..

Photo : Julien Bourdette, Abbaye du Moncel (60)

Image 3 :

Il est intéressant de constater que sur la bible du Cardinal de Macièjowski (crusader bible) les piétons n’ont jamais de harnois de jambe.

- Bible de Maciejowski, vers 1250, Paris, New York, Pierpont Morgan Library, Ms. Lat. M638, f.10V (détail).© The Morgan Library & Museum. 

First Rank

 

This rank involves the wealthiest and therefore the least numerous of inhabitants (18% of the best equipped troops), those who earn more than 60 pounds per annum.

The militia man must be armoured by a mail hauberk or Haubergeon, an iron hat and be armed:

- with a sword

- with another bladed weapon and a large knife.

 

Picture 1 and 2:

Hauberk or haubergeon, iron hat, sword or other bladed weapon and large knife. On picture 1, the first indication of “coat of plates” appear circa 1260, in the Holy Roman Empire.

 

Picture 3:

It is interesting to note that in the Maciejoski Bible (Crusader Bible), the foot soldiers never wear leg armour.

5) Le milicien dans les sources

5) Militia Man in Historical Sources

Dans la plupart des autres sources (enluminure et sculpture), l’équipement normal du soldat est celui du premier rang. On peut avoir affaire aussi à des sergents, la différence n’étant pas claire entre les deux. La classification par rang de l’ordonnance fait état d'exigences  minimum. Il est évident que ceux qui avaient la chance d'avoir, malgré leur revenu, un équipement plus conséquent ne devaient certainement pas s'en priver.

En partant du principe de 250 jours ouvrés par an (déduction faite des repos, fêtes, carême, etc) (3), on obtient des tranches de revenus journaliers qui ne sont pas sans rappeler les soldes des combattants de l’armée de Philippe Auguste 70 ans plus tôt : Quatrième rang : 9 d - troisième rang : entre 10 et 28 d - deuxième rang : entre 29 et 58 d - premier rang : plus de 59 d. Ce qui nous amène à penser que ce modèle de classification a probablement été utilisé pendant tout le XIIIe et est peut-être plus ancien.

Sur les sources dessinées ou sculptées, on remarque des scènes où le soldat porte un casque, et d’autres où il porte simplement la coiffe de maille avec une cervelière (parfois de maille).  De même, on note l’absence de bouclier dans l’Ordonnance de Pierre de Chevry.

En y regardant de plus près et en comparant le texte ou la légende accompagnant l’image on fait le constat suivant :

  • Casque : scène de bataille organisée, dans le cadre d’une campagne militaire, les combattants sont donc préparés à un affrontement dur.
  • Pas de casque : scène d’arrestation, de rapt, ou de représailles, on ne s’attend pas à un combat de grande envergure. Il s’agit aussi de scènes de police urbaine.
  • Bouclier : scène de bataille.
  • Pas de bouclier : escarmouche, embuscade, scène de police.

 Ce qui expliquerait l’absence de bouclier dans l’ordonnance de Pierre de Chevry. Celle-ci ayant été prévue pour encadrer une action de police sur le territoire de la commune.

On voit que les us et coutumes de l’époque organisaient avec précisions la milice. Il y a une volonté de répondre efficacement aux besoins armés de la Cité, mais aussi probablement de préserver les « mobilisables » de tout abus. 

In most other sources (illustrations, sculptures), the standard equipment of a soldier is that of a first rank. It may be that serjeants are also depicted but distinction is difficult to make. The requirements per rank in the regulation only stipulated ”minimum equipment”. It is to be expected that those who had better equipment despite modest income would use it.

 

Starting from the principle that people worked 250 days per year (deduction coming from rest days, festivities, etc.) (3), one can calculate daily wages that are similar to that of combatants in the army of Philip II of France (Philip Augustus), 70 years earlier: fourth rank: 9 d – third rank: 10-28 d – second rank: 29-58 d – first rank: more than 59 d. This leads us to believe that this mode of ranking was probably in use throughout the 13th century and probably before that.

 

In illustrated source of statues, scenes appear where the soldier wear a helmet and other where he wears a mail coif with a secret. Also, we can note that shields are not specified in the regulation of Pierre de Chevry.

Looking more carefully and comparing the text or the caption associated with an image, the following observations can be made:

·         Helmets: worn in scenes depicting large battles, in a context of a military campaign where fighting is expected to be hard.

·         No helmet: scenes depicting arrests, abduction, revenge attacks. The combatants do not expect to do fighting on large scale. These scenes are more like policing action.

·         Shields: battle.

·         No shield: skirmish, ambush, policing action.

 

This would explain the absence of shield in the regulation of Pierre de Chevry. This regulation was meant to cover policing duties in a city.

 

 

One can therefore note that laws and custom at the time were carefully managing militia. There was a need to effectively meet the military needs of the city but also to prevent those who can be called to duty from overstepping their powers.

6) Efficacité et réputation de ces milices

6) Efficiency and Reputation of the Militia

Notons aussi que cette force civile a eu mauvaise presse chez les chroniqueurs contemporains. Les qualificatifs ne manquent pas, comme c’est le cas, entre autre,  dans la Philippide de Guillaume le Breton : « mal équipé, indiscipliné, mal entraîné, lâche ».

 

Mal équipé ?

Comme nous venons de le voir, l’équipement des combattants d’une milice, s’il n’était pas au dernier cri de la technologie militaire, comme se le devaient sergents et chevaliers, n’en était pas moins correct, pour les standards de l’époque.

Les sources mentionnent également qu’à plus d’une occasion, le pouvoir local contrôlait le bon état de ces équipements (3).

L’Ordonnance de Pierre de Chevry donne aussi le nombre de miliciens dans les deux catégories les plus « sérieuses » militairement parlant, 12 pour le premier rang et 53 pour le deuxième rang.  Soit un contingent de piétons fort de 65 hommes correctement équipés et armés. La quantité d’hastiers et d’archers est par contre difficile à chiffrer ; mais il n’est pas impossible que ces deux « corps » puissent regrouper une centaine de combattant. Ce qui représente une force non négligeable pour l’époque.

 

Indiscipliné ?

Les miliciens étaient, de préférence, des gens éduqués, des maîtres, des valets instruits, des gens « capables »(1) et ayant la notion de responsabilité au sein des ateliers dans lesquels ils travaillaient : ils n'étaient pas de simples exécutants. De plus, la plus part, œuvraient au sein d'une même patrouille à laquelle ils étaient assignés. Ils étaient habitués à fonctionner ensemble, et ce, tout au long de l’année. Ils n'étaient probablement pas au faite des manœuvres militaires dont était capable la cavalerie, certes, mais ils étaient très certainement capables de garder un ensemble cohérent.

 

Mal entrainé ?

Un évènement de reconstitution Français cherche, depuis 2012, à retrouver la logique, les gestes de combat et les interactions entre piétons et cavaliers en reprenant le thème des tournois des XIIe et XIIIe siècles : Il s’agit de Tournoi XIII.

Cet évènement a déjà mis en évidence une chose : si nous sommes loin d’avoir la fréquence de réunion et d’entraînement que les hommes du guet devaient avoir, nous n’en sommes pas moins de plus en plus efficaces au fur et à mesure des stages et rencontres T.XIII. Il est indéniable qu’un entraînement régulier, sans être très poussé, optimise grandement l’efficacité du combattant et de son unité. Hors les hommes du guet étaient de service une quarantaine de jours dans l’année, bien plus que nous ne le sommes à l’occasion de nos rencontres (5 à 6 jours par an). Les miliciens d’autres fois devaient très certainement avoir une efficacité bien meilleure que la nôtre aujourd’hui. De plus, nous, nous devons réapprendre à évoluer avec des hommes montés sur des chevaux, alors qu’eux le vivaient dans leur quotidien.

 

Lâche ?

Il n’y a pas de sources rendant précisément compte de la qualité réelle de ces hommes au combat. Les chroniqueurs contemporains rapportent sans réserve  l'excellence de la chevalerie, n’étant jamais avares de termes élogieux, et affichent un mépris pour ces gens du peuple qui s'essayent à « l'art noble de la guerre ». Mais alors pourquoi s’entourer de piétons aussi nombreux, si coûteux en logistique s’ils sont d’un apport si négligeable ? Les proportions qu’on trouve dans les comptes d’appel à l’ost sont en général de  4 à 6 piétons pour 1 cavalier (3). A noter aussi une incohérence manifeste entre les jugements des auteurs et leurs récits des combats. Certes, les actions brutales, décisives ou non, sont menées par la cavalerie, mais l’occupation du terrain et le maintien ou la défense de point d’appui sont réalisés par l’infanterie. Il est remarquable, par exemple, d’apprendre de la part de Guillaume le Breton que les piétions formaient des carré qui servaient de bases de replie suffisamment solide pour permettre aux chevaliers de se reposer, remplacer équipement et monture avant de repartir au combat, et que ces formations tiennent bon tout au long de la bataille…

It can be noted that this civilian force had bad press with chroniclers of the time. Negative description are not rare, like for example in “La Philippide” by Guillaume Le Breton: “badly equipped, unruly, badly trained and cowards”.

 

Badly Equipped ?

As we just saw, the equipment of combatants in a militia, even if it was not the state of the art of military technology that would be used by knights and serjeants at arms, was nevertheless acceptable for their period.

Sources also indicate that on more than one occasion, the local authorities checked the good condition of the equipment (3).

The regulation of Pierre de Chevry gives the number of militia men in the two most important ranks militarily speaking: 12 for the first rank and 53 for the second rank. This therefore constitute a militia of 65 men suitably equipped. The number of men using shafted weapons and of archers is difficult to establish. But it is not impossible that these two groups could contain about a hundred men. This constitute a significant force for the period.

 

Unruly?

Militia men were preferentially educated men, masters, educated servants, “able” people (1) with a notion of responsibility in the workshops where they worked. They were not simple workers executing orders. Moreover, they always worked in the same patrol they belonged to. They were used to working together, all year round. They were probably not  as educated in military actions as professional troop like knights but they were certainly able to fight in a cohesive group.

 

Badly trained?

A French reenactment series of events seeks since 2012 to rediscover the logic, the techniques, the interaction between foot soldiers and riders of tournaments in the 12th and 13th century: it is Tournoi XIII.

This series of events has already highlighted one thing. Even if we as participants are far from meeting and training as often as medieval sentry men would do, we are still more and more effective as the series of Tournoi XIII progresses. It cannot be denied that a regular training, even without being high tempo, improves combat effectiveness of a soldier and his unit. People on sentry duty were serving 40 days per annum, more than what participants at Tournoi XIII do (5-6 days a year). Militia men from the middle ages must have been more effective than we are. Moreover, we have to relearn to work with combatants on horse back while they were used to doing so daily.

 

 

Cowards?

There is no historical source that describes the real quality of these men in combat. Chroniclers describe without hesitation the quality of knights, being generous in their use of complimentary words but they are also critical of common people that indulge in the “noble art of war”. But in this case, why recruit so many foot soldiers if they are so costly in their logistic while bringing almost no military benefit? The ratio that we find is call for muster are usually of 4 to 6 foot soldiers for every mounted combatant (3). Also, the discrepancy between the judgement of the chroniclers and their description of fighting can be noted. Indeed, the must vigorous fighting is performed by mounted troops but the holding of ground, maintaining of strategic points are done by the infantry. It is noteworthy to learn from Guillaume Le Breton that infantry formed solid square formations where cavalry could rest, replace equipment and horse before returning to the fight and that these formations stood firm during the whole duration of battles... 

7) Termes et vocabulaire

7) Terms and Glossary

Dans les textes, les termes employés pour l’art militaire ne sont pas toujours issus d'un répertoire précis, ou du moins identique au nôtre. Pour nous y retrouver, il faut souvent procéder par analogie et s’efforcer de… deviner.

 

Furcham ferream  : soit fourche ferrée, dans les faits, tel que nous le montrent les enlumineurs ou les sculpteurs, la fourche ferrée n’est pas souvent représentée dans les scènes militaires. Il est fort probable que ça pouvait être n'importe qu'elle arme en fer munie d'un long manche, hormis la lance car celle-ci est généralement décrite par le mot Glaive (7). Dans cet article nous parlons d’arme d’Hast. Les bibles et sculptures font une bonne place à la lance dans l’armement du piéton, mais on peut voir aussi beaucoup d’armes d’hast plus ou moins identifiables.

 

Ensem  : il s'agit d'un terme dont nous n'avons, à ce jour,  pas d’image précise. Il peut définir  une  arme qui n'est pas clairement identifiée, comme : les fauchons, fauchards, haches, serpe, etc.  Dans cet article, nous parlons de lames.

 

Chapeau de fer : aujourd'hui nous dirions casque. Il est clair qu'il ne s'agit pas de heaume (dont les mots ne manquent pas dans les textes pour les nommer précisément), les protections de tête connues sont, pour le XIIIe siècle :

  • La cervelière : une calotte couvrant la tête à la façon d'un bonnet.
  • Le chapel : une sorte de chapeau de métal, dont il existait déjà dès le début du siècle de nombreuses formes et représentations.
  • Le casque à nasal : fortement répandu jusqu’au XIIe siècle, il est encore très présent au XIIIe siècle.

 

Le Bonnet de peau : la mention bonnet de peau peut paraître étrange. Mais si on prend en compte que le mot « cale » n’apparaît qu’à partir de la fin du XIVe siècle dans les textes,et que les siècles précédents emploient le mot « bonnet », on peut alors facilement imaginer que ce couvre-chef n’était peut-être pas exclusivement réalisé en tissu.

 

Une idée largement propagée veut que l’on avait l’obligation de se couvrir la tête au Moyen-Age (les explications avancées aujourd’hui sont parfois assez surprenantes). Rappelons, tout de même, que ce « Moyen-Age » dure près de 1000 ans. Les usages sont rarement constants sur une telle période.

 

Pour le XIIIe siècle, il semble bien que ce ne soit pas encore une obligation péremptoire, en tout cas pour les hommes. Seulement 38% des hommes représentés sur 6 bibles enluminées de France et alentours portent soit un bonnet, soit un chaperon, ou les deux, le reste étant représenté tête nue. Si se couvrir était si important, on peut facilement imaginer que les enlumineurs, soucieux de rester dans la Morale de leur temps, auraient couverts tous les personnages masculins comme c’est le cas d’ailleurs pour les siècles suivant (Les personnages féminins sont, eux, majoritairement couverts : 80% des représentations).

Certaines scènes des bibles sont cependant particulières : les constructions de bâtiment, 100% des ouvriers du bâtiment portent un bonnet, mais pas les personnages encadrant les travaux. Pourquoi ? L’instauration de cette « bonne mœurs » aurait son origine dans ce métier ? C’est douteux et se baser sur ce type d’images pour généraliser le port du bonnet chez les hommes serait un raccourci pour le moins hasardeux. Par contre, si nous sommes en présence de bonnets réalisés en cuir, l’ouvrier cherche tous simplement à protéger son crâne des écorchures et autres coups « légers ». On notera aussi que la majorité d’entre eux portent des gants. Il y a donc bien un souci de se préserver dans le travail, ce que nous appelons aujourd’hui des Equipements de Protection Individuel (EPI).

 

Dans le cas de la milice, il peut s’agir de ce bonnet de peau… Une illustration de la crusader bible pourrait abonder dans ce sens. On y voit des hommes en arme, portant tous un garde-corps à manche dépassés (tunique gamboisée ?) et  un bonnet.

Il peut toutefois aussi s’agir de cervelière. Cette protection de tête pouvait être réalisée en fer, en cuir bouillie ou en cuir cru (une pièce en bois et plâtre a même été retrouvée en Terre-Sainte).

In the text, the terms used for the art of war do not always come from precise glossaries and these are not identical to modern terms. To identify equipment, we often have to work with analogous terms and make educated … guesses.

Furcham ferream : iron-strengthened pitchfork. Illustrations and sculptures do not often show these pitchforks in combat scenes. It is possible that this term refers to any metal weapon on a long shaft, except for the spear as this is usually referred to by the word Glaive (7). In this article, we are taking about shafted weapon. Bibles and sculptures often depict spears as weapons for foot soldiers but many other shafted weapons are depicted that are more or less easy to identify.

Ensem : this is a term referring to a weapon for which we do not have a definite depiction. It could possibly define a weapon that is not clearly identified, such as falchions, fauchards, axes, scythes, etc. In this article, we are talking about bladed weapons.

Iron Hat : today, we would call them helmets. It is clear that this term does not refer to barrel helmets (helm) that are clearly identified as such. Head protection for the 13th century are:

·         Secret: an iron dome covering the head like a bonnet.

·         Kettle hat: a type of metal hat that from the beginning of the century had a variety of shapes and illustrations.

·         Conical hat with nasal: widely spread until the 12th century, it is still very common in the 13th century.

 

Skin bonnet : the word « skin bonnet” can seem strange. But if we consider that the word cap only appears in manuscripts in the late 14th century and that in previous centuries, the word bonnet was used, one can imagine that this head gear was probably not exclusively made of fabrics.

 

A widely spread idea is that medieval people had to cover their heads (justifications provided today are sometimes really weird). Let’s remember that the middle-ages lasted about 1000 years. Customs varied greatly during that period.

 

In the 13th century, it looks like this custom was not compulsory, at least for men. Only 38% of men depicted in 6 illustrated bibles in and around France wear a bonnet, a hat or both, the rest being depicted with a naked head. If covering the head was that important, one can easily imagine that people who drew the manuscripts, keen to stay within moral boundaries, would have covered the head of all male characters as it is the case for later centuries (female characters are in major part covered in 80% of cases).

 

Some scenes on bibles are however peculiar: on the depiction of the construction of buildings, 100% of builders wear a bonnet but the men supervising them do not.  Why? Could the creation of this “good habit “ originate from this job? It is doubtful and deducing this from this type of illustration would be risky. However, if we are talking about leather bonnets, the worker simply is trying to protect their head against scratches and light strikes. One can note also that the majority of them wear gloves.  There is therefore a clear need of safety in this job that we call today Personal Protection Equipment (PPE).

 

In the case of militia, it can be skin bonnets… An illustration on the Maciejowski Bible could lend credence to this. Armed men can be seen all wearing a gardecorps … (padded jacket) and a bonnet.

 

It can also be a secret. This hear protection could be made of iron, cuir bouilli or raw leather (an artefact made of wood and plaster has even be uncovered in the Holy Land).

Bibliographie

(1) BOILEAU, Etienne. Les métiers et corporation de la ville de Paris. XIIIe siècle. Le livre des métiers. Paris, 1879.

(2) BALDWIN, John, W. Paris, 1200. Paris : Aubier, Collection historique, 2006, 471 p.

(3) CONTAMINE, Philippe. La guerre au Moyen-Âge. Paris : PUF, Nouvelle Clio, 1999, 520p.

(4) SEIGNOBOS, Charles. Le régime féodal en Bourgogne jusqu'en 1360. Genève : Slatkine-Megariotis, 1975.

(5) PROUTEAU, Nicolas. Philippe Auguste, le triomphe des Capétiens. Paris : Garnier, 2012, 377p. 

(6) DE CHEVRY, Pierre. Ordonnance de la ville de Saint-Maur-des-Fossés de 1274. [en ligne]. Disponible sur <http://www.guerriersma.com/SiteOld/contenu/reconstitutions/milice/realisations/presentation.htm> (Consulté le 18/04/2019)

(7) JOINVILLE. Vie de Saint Louis. Paris, Livre de Poche, Lettres Gothiques, 2002, 639p.

 

Bible du Cardinal de Maciejowski. Pierpont Morgan Library, New York, Ms M. 638, 1245-1250.  [en ligne]. Disponible sur <http://msma.free.fr/img-med/sources/maciejowski-integrale.pdf> (Consulté le 18/04/2019)

Chartre de la ville de Senlis.

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