Mise à jour le 24 juin 2020.
Rédaction : Sihame Cornetet.
Nous tenons à remercier tout particulièrement Luis Sorando Lopez pour son aide inestimable.
Un grand
merci aussi à Gaëlle et Claire, collègues de travail, pour les traductions espagnol/français.
Merci Aurore pour la relecture.
Préambule
- Preamble
En reconstitution historique, nous passons beaucoup de temps à chercher les « fameuses » sources permettant de valider un choix de tissu, de modèle, de telle ou telle interprétation. C'est un peu moins le cas pour les accessoires. Pourtant, ce sont eux qui témoignent du soin apporté à une réalisation. Ces pièces qui ne sont pas indispensables pour qu'un costume existe mais qui sont des éléments complémentaires. Le choix de vos accessoires fait de votre tenue une tenue unique, personnalisée. Ils permettent de créer un style, le vôtre. Combien de fois, dans notre vie, avons-nous été plus attirés par le soin apporté à des accessoires que par celui apporté à un vêtement en lui-même ? Ils constituent la touche finale !
C'est dans ce sens que nous avons voulu porter la focale sur un accessoire en particulier, les gants féminins, et ainsi contribuer à sa démocratisation dans la reconstitution historique. Les représentations sont assez avares en ce qui concerne cette pièce utilitaire dans un contexte de travail ou symbole d'élégance lorsqu'elle complète une tenue de noble dame. Et en dehors des études de pièces archéologiques ou des inventaires faisant état d'achats de gants, les écrits s'y rapportant sont rares. À notre connaissance, il n'y a pas eu de recherches spécifiquement dédiée aux gants au XIIIe siècle.
Cette étude nous fournira des points d'appui pour un projet de
réalisation d'une paire de gants. Avant de passer à cette étape – qui fera l'objet d'un tutoriel bientôt mis en ligne –, nous vous invitons à faire un tour d'horizon des sources que nous
avons compilées. La première partie de cet article traitera des représentations de gants qu'offrent l'imagerie et la statuaire médiévales, la deuxième présentera ce qu'en dit la littérature
scientifique et enfin, la dernière s'intéressera à ce que peut révéler l'archéologie au travers de l'étude d'une pièce en particulier : les gants de Teresa Gil, décédée en
1310.
In historical reenactment we spend a lot of time looking
for the “famous” sources that allow us to validate a choice of fabric, model or interpretation. This is slightly less the case for accessories. However, the care given to an outfit is done
through the accessories. These pieces which are not essential for a costume to exist but which are complementary elements. The choice of your accessories makes your outfit a unique and
personalized outfit. They allow you to create your own style. How many times in our life have we been more attracted by the care given to the accessories than by the one to the outfit itself?
Accessories are the final touch!
For this reason we wanted to focus on a particular accessory: female gloves, and thus contribute to its democratization in historical reenactment. Representations of this
utility piece in a context of work or symbol of elegance when it completes an outfit of noble
lady are rather poor. And apart from studies of archaeological pieces or inventories reporting the purchase of gloves, the literature relating to them is rare. To our
knowledge there has been no research about gloves specifically for the 13th century.
This research will provide us with support points for the making of a pair of gloves. Before moving on to the realization – which will be the subject of a tutorial which will be put online soon
–, we invite you to make an overview of the sources that we have compiled. The first part of this article will deal with representations of gloves offered by medieval imagery and statuary, the
second will present what the scientific literature says about it and finally, the last will be interested in what can reveal archeology through the study of a particular piece: Teresa Gil's
gloves (died 1310).
L'iconographie et la statuaire
Iconography and statuary
Dans cette première partie, nous vous proposons plusieurs représentations de gants féminins. Même si l'iconographie va se révéler assez avare en la matière, elle n'en demeure pas moins une source inestimable.
Commençons par une rare représentation de gants portés dans un contexte de
travail (en extérieur, aux champs), celle de la Fig. 1. La teinte claire de la paire visible ici permet-elle de donner une information sur la couleur que pouvait avoir
ce type de gants ? Difficile à dire.
Let's take a look at the iconography showing female gloves, which will prove to be very poor in this matter.
Let's start with a rare representation of
gloves worn in a work context (outdoors, fields) as shown in Fig. 1. Does the light shade of this pair provide information about the color? Hard to
say.
Tout autre contexte, voici maintenant deux scènes d'amour courtois représentant une femme richement vêtue. La forme des gants qu'elle porte semble identique à celle observée ci-dessus. Ils sont longs et finissent en pointe au niveau de l'avant-bras. Cf. Fig. 2 et 3.
In a completely different context, here are two courtly love scenes depicting a richly dressed women. The shape of her gloves looks identical as the one above. They are long and with a pointed end at the level of the forearm. See Fig. 2 and 3.
Voici des femmes en contextes de chasse (Fig. 4) et de
fauconnerie (Fig. 5).
Here are women in the context of hunting (Fig. 4) and practicing falconry (Fig. 5).
Les Fig. 6 et 7 montrent des femmes portant des gants dans le cadre d'un déplacement (voyage).
Fig. 6 and 7 represent women wearing gloves while traveling.
Enfin, cette dernière image montre une porteuse de gants dans un contexte allégorique puisqu'il s'agit d'une représentation du Vice. Nous la retenons pour la forme des gants.
Finally, this last image shows a woman wearing gloves in an allegorical context since it's a representation of the Vice. We will retain it for the shape of the gloves.
Dans la statuaire, nous retrouvons la même forme de gants que sur les figures
précédentes. En témoigne la pierre tombale ci-dessous. Nous remarquons aussi une décoration sur le dos de ces gants (Fig 9 et
10).
In the statuary, we find the same shape of gloves as in the previous pictures. Evidenced by the tombstone below. We also notice a decoration on the back of these gloves (Fig. 9 and 10).
La statue de Bethsabée (début XIIIe), ci-dessous, présente quant à elle une paire de
gants courts dépassant légèrement le poignet (Fig. 11).
As for the statue of Bathsheba (early 13th) below she has a pair of short gloves, slightly over her wrist (Fig. 11).
Au vu des sources présentées ci-dessus, nous pouvons dégager deux types de gants : longs
et évasés, ou courts et ajustés. Les premiers, dits « saxes » (appellation moderne), présentent des manchettes (ou « rebras ») qui remontent sur l'avant-bras et se terminent en pointe sur la
partie extérieure, côté auriculaire. Les seconds, observés Fig. 11, ont quant à eux un poignet court non évasé. Nous n'avons pas trouvé d'autres représentations
de cette forme de gants dans les manuscrits enluminés et une question reste en suspens : sont-ils en cuir ou en tissu ?
Par ailleurs, sur la Fig.
5, l'absence de démarcation des doigts supposerait-elle qu'il s'agit en réalité d'une paire de moufles ?
En ce qui concerne les contextes de port de cet accessoire, ils sont divers, comme nous
avons pu le voir. Les gants ne relèvent pas uniquement de la coquetterie et de la séduction. Les femmes avaient accès à des activités qu'on pourrait croire réservées aux hommes.
Elles pouvaient porter des gants pour se protéger dans un contexte de travail – ce qui semble logique –, dans le cadre de la chasse, de la fauconnerie ou encore
lors de voyages ou de déplacements. Notons aussi la représentation de gants sur la dalle funéraire (Fig. 9 et 10). Probablement
une indication du statut social de la personne décédée.
Il est donc tout à fait possible de se fabriquer des gants, dès lors qu'ils sont accordés au costume, à la fonction et au statut social du personnage que l'on choisit de représenter. Dans ce sens, il faudra adapter la qualité du matériau et sa finesse afin de rester cohérent.
According to the sources above we can identify two forms of
gloves: long and flares or short and fitted. The long gloves, called "Saxe", have cuffs that go up on the forearm and end in point on the outside, on the oricular side. The short gloves
represented in Fig. 11 have a short non-flared cuff. We did not find other representations of short gloves in illuminated manuscripts and questions around this type of gloves
remain.
Moreover, could the absence of finger demarcation on the gloves in Fig.
5 show that they actually are mittens?
As we have seen, occasions of wearing gloves are plenty.
They aren't just accessories of coquetry and seduction, women had access to activities that one would think were reserved to men. They could wear gloves for protection in a work context – which
is logical –, in the context of hunting, falconry and during travels. Also note the representation of gloves on the funerary stone (Fig. 9 and 10). Probably an
indication of the social status of this person.
So it's fully possible to make gloves to go with your costume as long as they match the function and social status of the character you choose to embody. Therefore it will be necessary to adapt
the quality of the material and its finesse in order to remain consistent.
La littérature
Literature
Comme précisé en préambule, il n'existe pas, à notre connaissance, de recherche consacrée spécifiquement aux gants du XIIIe siècle. Néanmoins, quelques articles couvrant une plus large période existent et constituent des sources d'information non négligeables.
Citons l'un d'entre eux rédigé par Michel Pastoureau [1]. Il y indique qu'avant le XIIIe siècle, les gants étaient principalement limités à la sphère liturgique, ils constituaient un privilège réservé aux papes et aux évêques. Les pièces portées étaient précieuses tant par la richesse des matériaux les composant – soie, pierres précieuses, émaux – que par le symbole qu'elles incarnaient.
Même si le port des gants va se démocratiser dès le XIIIe siècle et s'étendre en dehors du contexte liturgique, nous pouvons retenir de l'étude de Michel Pastoureau que le gant sert avant tout à exprimer une identité dans l'imagerie et les textes médiévaux [2] :
« C'est à la fois un attribut corporel et un attribut social. Comme la main
(et les empreintes digitales), le gant dit qui l'on est, à quelle classe, groupe,
rang ou catégorie on appartient. »
As said in the preamble, to our knowledge there is no
research specifically dedicated to 13th century gloves. Nevertheless a few articles covering a larger period exist and constitute non-negligible sources.
In one of them, Michel
Pastoureau[1] indicates that before the 13th century, gloves were principally limited to the liturgical sphere,
they constituted a privilege that would be reserved for popes and bishops. The items worn were precious both by the richness of the materials that made them up – silk, precious stones, enamels –
as by the symbol they represented.
Even if the wearing of gloves widespread from the 13th century and extended outside the liturgical context, we can retain from Michel Pastoureau's study that the glove is used above all to
express identity in medieval texts and imagery
[2] :
“It's both a physical and social attribute. Just like the hand
(and the fingerprints), the glove tells who you are, what class,
group, rank or category you belong to. ”
La mention la plus ancienne se rapportant à la ganterie remonte à 1190 [3]. C'est à cette date que sont consignés à Paris les statuts de la guilde des gantiers-parfumeurs.
Le rapport entre ces deux métiers semblant si éloignés pourrait s'expliquer, entre
autres, à l'aide de cet extrait de l'article d'Annemarieke
Willesen « Taking up the glove: finds, uses and meanings of
gloves, mittens and gauntlets in western Europe, c. AD 1300–1700 », [4] :
« [...] From the 13th century onwards, it was fashionable to wear (or give);
flowers such as violets were mixed with oil and
rubbed into the leather to make
“sweet gloves”. Perfumed gloves, pro fumigatis chirothecis, are
mentioned
as presents given by Trinity College Oxford. »
Il était de bon goût et très à la mode d'offrir ou de se faire offrir, au XIIIe siècle, des gants
parfumés. La fragrance de fleurs était piégée dans
une graisse qui permettait de nourrir les gants ou directement les peaux servant à les confectionner. Cette pratique permettait probablement de masquer l'odeur que ces dernières dégageaient à
l'issue des opérations de tannage.
Autre point important cité par Annemarieke Willesen dans son article (p. 12-13, « Sur l'utilisation des huiles pour le tannage des peaux ») : l'existence de ces gants parfumés concorde avec la rareté des pièces parvenues jusqu'à nous. En effet, le traitement à l'huile ou aux graisses serait, contrairement au tannage végétal, un des facteurs accentuant la détérioration des pièces en cuir.
Nous avons tout particulièrement tenu à citer la guilde des gantiers-parfumeurs de la fin
du XIIe siècle, car souvent, on lit ou on entend parler de la naissance de cette guilde au XVIe siècle, à l'arrivée de Catherine de
Médicis en France. Cette dernière aurait demandé à son parfumeur, René le Florentin, de masquer l'odeur insoutenable de ses gants grâce à des fragrances de fleurs. Le fait est que ce type de
raffinement (apparemment nécessaire) existait déjà dès le Moyen Âge. Rendons à César ce qui appartient à César !
Les règles qui régissaient la profession de gantier nous sont parvenues grâce au
Livre des Métiers,[5] d'Étienne Boileau (1261-1271). Voici un extrait de l'article propre à la corporation des gantiers de
Paris :
Cet extrait permet de retenir les points suivants :
-
Plusieurs sortes de cuirs sont utilisées : mouton (agneau ?), ver (porc), gris (fourrure pour gants), veel (veau) et cerf. Il serait donc question de peaux différentes en fonction du type et de l'usage des gants.
-
Pour la confection, quel que soit le type de cuir et pour toutes les parties du gant,
il convient de n'utiliser que de la peau neuve. Question qui demeure ouverte : l'expression « viez estofe » fait-elle référence aux chutes de cuir, à des peaux entamées ou bien à du
cuir ayant déjà servi à autre chose (réemploi) ?
-
Les cuirs de cerf et de veau ne peuvent être utilisés que s'ils sont conreé(s) (apprêtés, préparés) à l'alun, un minéral dont l'utilisation en tannerie remonte à l'Antiquité et qui confère à la peau souplesse et blancheur.
Nous ne rentrerons pas dans les détails, mais il est intéressant de noter que le métier de gantier n'arrive qu'en bout de chaîne. Beaucoup d'autres spécialistes œuvrent en amont pour livrer la matière première.
Le gantier va, dans son atelier, trier et organiser les peaux en fonction de leur
qualité, finesse et couleur. Les règles concernant l'utilisation des peaux sont assez strictes au XIIIe siècle.
The earliest mention of glove-making is dated
1190 [3]. The statutes of the Paris glove-perfumer's guild were recorded at that time. The relationship
between these two professions which seem quite distant could be explained, among other things, using this excerpt of Annemarieke Willesen's article
“Taking up the glove: finds, uses and meanings of gloves, mittens and gauntlets in western Europe, c. AD
1300–1700” [4]:
« [...] From the 13th century onwards, it was fashionable to wear (or give);
flowers such as violets were mixed with oil and
rubbed into the leather to make
“sweet gloves”. Perfumed gloves, pro fumigatis chirothecis,
are mentioned
as presents given by Trinity College Oxford. »
In the 13th century it was genteel and very fashionable to
offer perfumed gloves. In fact, the scent of the flowers was trapped in the fat that nourished the gloves or the skins that were used to make the gloves. The scent of flowers was trapped in the
fat that nourished the gloves or the skins used to make them. This practice probably allowed to hide their strong smell due to tanning.
Another important point is mentionned by Annemarieke Willesen in her article (p. 12-13, “On the use of oils for the tanning of hides”): the existence of these perfumed gloves concurs with the
rarity of the artifacts that have reach us. Indeed, treatment with oil or grease would, unlike vegetable tanning, be one of the factors accentuating the deterioration of
leathers.
We particularly wanted to mention the guild of glove-perfumers from the end of the 12th century because we often read or hear about his birth in the 16th century, when Catherine de Medici arrived in France. She would have asked her perfumer René le Florentin to mask the unbearable smell of her gloves thanks to the fragrance of flowers. The fact is that this type of (apparently necessary) refinement already existed in the Middle Ages. Let us give credit where credit is due!
The rules that governed the glover profession came to us thanks to Etienne Boileau's (1261-1271) Livre des Métiers [5]. Here is an excerpt of the article specific to the Paris's glovers corporation:
This excerpt allows us to noticed the following
points:
- Several kinds of skins were used: sheep (lamb?), ver (pig), gris (fur for gloves), veel (calf) and deer. There would therefore be different kinds of skins depending on the type and use of gloves.
- Whatever the type of skin and for all the parts of the glove, it's requested for the making to use only new skin. Question that still remains: does the expression “viez estofe” refer to leather scraps, damaged skins or leather that has already been used for something else (re-use)?
- Deer and calf skins can only be used if they are prepared with alum, a mineral whose use in tanning dates back to Antiquity and which gives the skin suppleness and whiteness.
We will not go into details, but it is interesting to note
that the profession of glover arrives only at the end of the production line. Many other specialists work before to deliver the raw material.
The glover will in his workshop sort and organize the skins according to their quality, finesse and color. The rules concerning the use of skins were quite strict in the 13th
century.
L'archéologie
Archeology
Dans cette dernière partie consacrée aux sources archéologiques, nous vous proposons d'observer de plus près une pièce unique : une paire de gants ayant appartenu à Dona Teresa Gil de Riba de Vizela.
Nous avons eu accès au rapport de restauration du trousseau funéraire[6] de cette riche héritière portugaise décédée en 1310. En 2001, une restauration de sa tombe a en effet eu lieu au couvent du Sancti Spiritus de Toro, en Espagne, un travail financé par la Fondation Allende et réalisé par l'École supérieure de conservation et de restauration des biens culturels de Madrid.
C'est une chance incroyable que Dona Teresa Gil ait été enterrée habillée. Les us de l'époque ne l'autorisaient normalement qu'aux ecclésiastiques ou aux personnages importants [7]. Son trousseau (dont font partie les gants) comporte des éléments dans un état rare de conservation et constitue une richesse inestimable pour l'Espagne, qui possède déjà l'un des patrimoines textiles les plus riches d'Europe.
Le trousseau restauré est exposé au musée du monastère de Sancti Spiritus de Toro.
In this last part devoted to archaeological sources, we
invite you to take a closer look at a unique piece: a pair of gloves that belonged to Dona Teresa Gil de Riba de Vizela.
We had access to the restoration report of the funeral trousseau[6] of this rich
Portuguese heiress who died in 1310. In 2001, a restoration of her tomb took place in the convent of the Sancti Spiritus of Toro, in Spain, a work funded by the Allende Foundation and done by the
Madrid School of Conservation and Restoration of Cultural Property.
It's a priceless chance that Dona Teresa Gil was buried
dressed. Usually the customs of the time only allowed it for clerics or important figures [7]. The trousseau (which includes
the gloves) contains several pieces in a rare state of conservation
and constitutes an invaluable textile wealth for Spain which already has one of the richest textile heritage in Europe.
The restored trousseau is exhibited at the Museum of the Monastery of Sancti Spiritus de Toro.
Pourquoi s'appuyer, en plus des sources du XIIIe siècle, sur une pièce du début du XIVe siècle ? À cette question tout à fait légitime nous répondons :
-
Les sources du XIIIe siècle présentent des femmes portant, dans divers contextes, des gants. On connaît une représentation de gants courts, comme sur la statue de Bethsabée, mais la majorité sont longs, de forme dite « saxe », et à pointe. Or les gants de Dona Teresa Gil, bien que datés de 1310 (date de sa mort), présentent un aspect visuel similaire à ceux du XIIIe siècle. Nous pouvons donc supposer que cette forme commune à la période qui nous intéresse a tout simplement perduré au-delà.
-
Les gants du XIIIe siècle qui nous sont parvenus sont tous des pièces masculines (et souvent réservées à des évènements particuliers, tel un couronnement).
-
Les gants de Dona Teresa Gil constituent donc, par leur forme et par leur proximité dans le temps, une source importante et une pièce complémentaire que nous pensons tout à fait exploitable.
In addition to the sources of the 13th
century, why rely on a piece from the early 14th? To this very legitimate question we answer:
-
13th century sources show women wearing gloves in various contexts. We know a representation of short gloves, on the statue of Bathsheba, but the majority are long, with a shape called “Saxe” and a pointed end. Dona Teresa Gil's gloves, although dated 1310 (date of her death), have a visual appearance similar to those of the 13th century. We can therefore assume that the shape common in the century that interests us has simply persisted beyond.
-
13th century gloves that reached us are all male gloves (and often gloves reserved for very special occasions like coronation).
-
Therefore, because of their shape and time proximity, Dona Teresa Gil's gloves constitute a non-negligible source and complementary element quite usable for our study.
Qui était Teresa Gil ? Who was Teresa Gil?
Doña Teresa Gil de Riba de Vizela est fille de Gil Martins de Riba de Vizela, riche Portugais et homme de Don Alfonso III. Il fut l'un des rares fidèles à avoir accompagné Don Sancho II en exile jusqu'à la mort de ce dernier en 1248 à Tolède. Il décéda en 1275 en Castille, laissant une grande fortune à ses enfants. « Teresa Gil » est aussi le nom que porte aujourd'hui l'une des principales artères de Valladolid (Espagne). Elle y aurait vécu dans les dernières années du XIIIe siècle.
En plus de sa fortune personnelle, Teresa Gil reçut des privilèges importants expliquant ses liens avec Valladolid et le monastère de Toro. Elle aurait été amante et favorite de Sancho IV de Castille, dit « El Bravo » (roi de Castille et de Léon de 1284 à 1295). Cette relation serait à l'origine de sa nomination comme abbesse perpétuelle du monastère cistercien de Santa Espina. Le mariage de Sancho IV avec Doña María de Molina en 1282 serait toutefois une autre raison de cet éloignement de l'entourage de son protecteur.
Teresa Gil exerça pendant plus de seize ans sa mission, qui relevait visiblement davantage d'un destin imposé que d'un choix. Ce qui expliquerait pourquoi elle ne cita pas la communauté cistercienne dans son testament, ni ne porta jamais l'habit, ni n'émit le souhait d'être enterrée dans ledit monastère. Par contre, elle formula comme dernière volonté que soit construit un monastère à Toro, auquel elle laissa sa fortune en date du 16 septembre 1307. Le monastère, sous l'ordre de la reine Doña María de Molina, prit le nom de Sancti Spiritus et non celui de sa fondatrice, Teresa Gil de Riba de Vizela. En 1320, Doña María de Molina fit un don qui permit de le reconstruire (à la suite d'un incendie), devenant ainsi sa seconde fondatrice.
Doña Teresa Gil de Riba de Vizela décéda le 04 octobre 1310. En 1345, conformément à sa volonté en tant que fondatrice du monastère, ses restes furent déposés dans un simple tombeau placé au centre du chœur de l'église de Sancti Spiritus, à Toro.
Doña Teresa Gil de Riba de Vizela is Gil Martins de Riba de Vizela's daughter, a wealthy Portuguese and a man of Don Alfonso III. He was one of the rare to have accompanied him
in exile until his death in 1248 in Toledo. Gil Martins de Riba de Vizela died in 1275 in Castile, leaving a great fortune to his children. Today “Teresa Gil” is also the name of one of the main
arteries in Valladolid (Spain). She would have lived there in the last years of the 13th century.
In addition to her personal fortune, Teresa Gil received significant privileges explaining her links with Valladolid and the Monastery of Toro. She would have been lover and favorite of Sancho IV of Castile, known as “El Bravo” (king of Castile and Leon from 1284 to 1295). This relationship is believed to be the reason for her appointment as perpetual abbess of the Cistercian monastery of Santa Espina. However the marriage of Sancho IV with Doña María de Molina 1282 would be another reason for it.
Teresa Gil carried out her mission for more than sixteen years. It was visibly more of an imposed destiny than a choice. This would explain why she didn't mention the Cistercian community in her will, nor ever wore their clothing, nor expressed the wish to be buried in the said monastery. On the other hand she formulated as a last wish that a monastery be built in Toro and left to it her fortune on September 16, 1307. Under the order of Queen Doña María de Molina this monastery took the name of Sancti Spiritus and not that of its founder Teresa Gil de Riba de Vizela. In 1320 Doña María de Molina made a donation which enabled it to be rebuilt (following a fire), thus becoming its second founder.
Doña Teresa Gil de Riba de Vizela
died on October 4, 1310. In 1345, in accordance with his wishes as founder of the monastery, her remains were placed in a simple tomb placed in the center of the choir of the Church of Sancti
Spiritus in Toro.
Forme générale des gants - General shape of the gloves
Avant de passer à une présentation détaillée des gants, nous vous proposons de les découvrir avant restauration.
La photo ci-dessous permet de constater leur état de détérioration initial. Le rapport de
restauration indique : « Se observa que faltan trozos del piel y roturas por ataque de larvas » [8],
« On observe que des morceaux de peau manquent et l'existence de trous dus à des attaques de larves. » De plus, à l'exception des pouces, les doigts étaient complètement décousus en
raison de la dégradation du fil de couture, « Salvo los dedos pulgares el resto de los dedos se encontraba casi todo descosido por el deterioro del hilo con el que esteban unidos [...].
»
Before proceeding to a detailed presentation of the gloves, let's discover them before restoration.
The photo below shows their state of deterioration. The restoration report explains: “Se observed que faltan trozos del piel y roturas por ataque de larvas”[8], “We observe that pieces of skin are missing and the existence of holes due to attacks by larvae.” Furthermore, with the exception of the thumbs, the fingers were completely disjointed due to the deterioration of the sewing thread, « Salvo los dedos pulgares el resto de los dedos se encontraba casi todo descosido por el deterioro del hilo con el que esteban unidos [...]. »
Les deux photos ci-dessous (ne provenant pas du rapport de restauration ; liens en cliquant dessus) montrent les gants après restauration.
The two photos below (not from the restoration report; links by clicking on them) show the gloves after restoration.
L'image qui suit provient quant à elle du rapport de restauration.
The following image is from the restoration report.
Les gants de Teresa Gil pourraient être (d'après le rapport de restauration) en cuir de chevreau. C'est dans le derme, qui constitue environ 80 % de la peau, que sont confectionnées les pièces les plus délicates. L'épiderme et l'hypoderme sont les parties respectivement supérieure et inférieure de la peau, elles disparaissent lors des opérations d'épilage et de d'écharnage. Une fois prélevées sur les animaux les plus jeunes (dans le cas de la fabrication de gants), les peaux subissent plusieurs opérations menées par des spécialistes avant d'être transformées en cuir et d'arriver dans l'atelier du gantier. Du fait de sa finesse, de sa souplesse et de son caractère onéreux, ce cuir était réservé aux plus aisés. Le rapport de restauration cite les gants comme des objets de luxe figurant dans les comptes de dépenses d'Aragon entre 1238 et 1285. En 1258, pour usage de la reine, on fait état de plusieurs paires de gants. Une référence intéressante est également faite à des gants qui se portaient au poignet au moyen de « cordons ou lanière » d'épaisseurs différentes[9].
La forme des gants de Teresa Gil correspond à celle qu'on trouve la plus représentée sur
les sources iconographiques vues un peu plus haut. Ils sont plutôt longs et devaient probablement arriver à la moitié de l'avant-bras ou légèrement avant. Ils
présentent une pointe sur l'extérieur – côté auriculaire – à l'extrémité du rebras. Pour autant, elle n'est pas aussi accentuée que sur les enluminures.
Devrait-on s'attendre à retrouver les mêmes proportions que sur les représentations de cet accessoire dans l'imagerie médiévale ? Ne disposant pas d'autres
pièces archéologiques féminines de cette même période pour comparer, il est difficile de répondre à cette question, mais nous ne le pensons pas. Il ne faut pas perdre de vue que
l'exagération du trait du dessinateur pourrait être liée à un aspect symbolique ou servir à une mise en valeur.
According to the restoration report, Teresa Gil's gloves
could be made of kidskin. It is in the dermis, which constitutes about 80% of the skin, that the most delicate pieces are made. The epidermis and hypodermis are respectively the
upper and lower parts of the skin, they disappear during the epilation and fleshing operations. Once removed from the youngest animals (in the case of the manufacture of gloves), the skins
undergo several operations carried out by specialists before being transformed into leather and arriving to the glover. Because of its finesse, flexibility and expensive character, this leather
was reserved for the wealthy. The restoration report mentions the gloves as luxury items appearing in the expense accounts of Aragon between 1238 and 1285. In 1258, for the queen's use, several
pairs of gloves were reported. An interesting reference is also made to gloves which were worn on the wrist by means of “cords or thong” of different thicknesses [9].
The shape of Teresa Gil's gloves corresponds to the one we find the most represented on the iconographic sources seen a bit above. They are rather
long and were probably reaching half of the forearm or slightly before. They have a pointed end on the outside of the glove (oricular side). However, it's not as
accentuated as on illuminations. Should we expect to find the same proportions as on the representations of this accessory in medieval imagery? Having no other female archaeological pieces from
the same period, it's difficult to answer this question, but we do not think so. We musn't forget the fact that the exaggeration of the artist's stroke could be because of a symbolic aspect or to
serve to highlight this accessory.
Afin d'estimer la longueur de la portion couvrant le poignet et une partie de
l'avant-bras (rebras), nous avons comparé les proportions d'un des gants (cf. Fig. 16). Cette portion mesure un peu moins que la
partie supérieure. Ces proportions nous seront nécessaires pour notre projet de confection d'une paire de gants.
Le rapport de restauration fournit les mesures suivantes : 28 cm de longueur (du bord du rebras à la pointe du majeur) pour 9,5 cm de large (paume).
In order to estimate the length of the section covering the wrist and part of the forearm (cuff), we compared the proportions of one of the gloves (see Fig. 16). This section measures slightly less than the upper part. These proportions will be necessary for our project of making a pair of gloves.
The restoration report provides the following measurements: 28 cm in length (from the edge of the cuff to the tip of the middle finger) and 9.5 cm wide (palm).
Les gants présentent un arrondi assez net, une découpe creusée côté auriculaire, comme on peut le voir sur l'image ci-dessous (les traits rouges sont de nous et non des restaurateurs). La coupe se ressert au niveau du poignet, donnant ainsi une indication non seulement de la volonté d'ajuster le gant à ce niveau (effet de mode ?), mais aussi de la finesse et de la souplesse du cuir utilisé (cf. Fig. 17).
The gloves have a quite precise rounded shape, a hollowed out cut on the oricular side, as we can see on the photo below (the red lines are drawn by us and not by the restorers). The cut tightens at the wrist (maybe for fashionable reason?), giving an indication of the finesse and flexibility of the leather used (see Fig. 17).
Composition - Composition
Le rapport de restauration indique que les gants sont composés de cinq parties [10] :
-
une pièce d'un seul tenant recouvrant le dessus et le dessous de l'avant-bras et de la main, ainsi que quatre doigts,
-
une pièce couvrant le pouce,
-
trois pièces en forme de losange insérées à la base des doigts.
Cette dernière information est très intéressante. Elle permet de donner une idée de la façon de procéder afin de réaliser des gants aussi ajustés. Les petits losanges cousus à la base des doigts (entre les doigts) permettent d'avoir de l'aisance sans pour autant élargir ces derniers, étant donné que les gants de cette période n'avaient pas encore de fourchettes. Ce détail sera développé davantage dans la partie Tutoriel.
The restoration report indicates that the gloves are composed of five parts [10] :
- a single piece covering the top and bottom of the forearm and hand, as well as four fingers,
- a piece covering the thumb,
- three diamond-shaped pieces inserted at the base of the fingers.
This last piece of information is very interesting. It gives an idea of how to proceed in order to make such fitted gloves. The small diamond-shaped pieces sewn at the base of the fingers (between the fingers) allow ease without widening them, since the gloves of this period didn't yet have fourchettes. This detail will be further developed in the Tutorial section.
Couture - Sewing
Comme l'indique le rapport de restauration, seuls quelques points de couture subsistent.
Certains sont visibles au niveau des doigts sur les photos ci-dessous.
Le point zigzag[11] est cité comme étant
celui utilisé pour assembler le pouce au reste de la main. Il n'y a pas plus d'information en ce qui concerne le ou les autre(s) point(s) employé(s) afin d'assembler le reste du gant. Impossible
également de savoir si une couture existait en bordure des rebras.
As indicated in the restoration report, only a few stitches remain. Some
are visible on the fingers on the photos below.
The zig-zag stitch[11] is mentioned as being the one used to join the thumb to the
rest of the hand. There is no more information regarding the other point(s) used to assemble the rest of the glove. Also impossible to know if a seam existed at the edge of the
cuff.
De gauche à droite Fig. 19 - 20 points de couture.
Voici une autre vue des points de couture. Certains des losanges insérés à la base des
doigts pourraient être visibles aux endroits entourés (la mauvaise résolution de la photo ne nous permet malheureusement pas d'en être absolument certains).
Here is another view of the stitches. Some of the diamond-shaped pieces inserted at the base of the fingers could be visible in the surrounded areas (unfortunately the poor resolution of the photo doen't allow us to be absolutely certain).
La couture au niveau de l'intérieur du pouce s'arrête à la base de la paume, comme nous l'indiquons ci-dessous.
The inside seam of the thumb stops at the base of the palm, as shown below.
Nous mesurons la chance que nous avons eue d'avoir accès aux photos et informations précieuses qui concernent cette pièce unique que compte l'Espagne dans son
patrimoine. Nous espérons que cet article sera utile. Il constitue, comme indiqué en préambule, un dossier de sources qui servira de base de travail pour un projet de réalisation
d'une paire de gants destinée à compléter le costume d'une noble dame du XIIIe siècle. La confection sera présentée sous la forme d'un tutoriel publié dans les jours
prochains.
We realise how lucky we were to have access to photos and precious information concerning this unique piece that Spain has in its heritage. We hope this article will be useful. It constitutes, as indicated in the preamble, a collection of sources which will serve for a project of realization of a pair of gloves intended to complete the costume of a noble lady of the 13th century. The confection will be presented in the form of a tutorial which will be published in the coming days.
Cuir ? Vous avez dit cuir ?
Nous sommes honnorés de vous faire part de la note rédigée par :
Véronique MONTEMBAULT
Docteur en archéologie, ethnologie, et Préhistoire
Chercheur associé à l’UMR 7041, Arscan, Université de Paris I.
S’il y a bien une chose qui me hérisse le poil, c’est l’utilisation souvent erronée qui est faite du terme cuir. De fait, qu’est ce matériau ? Comment est-il fabriqué ? Les objets archéologiques en « cuir » le sont-ils vraiment ?
Sans rentrer dans tous les détails de la chimie du matériau et des processus de sa dégradation, nous allons vous présenter les caractères principaux des produits dérivés de la peau. Pour approfondir certaines notions ici résumées, nous vous renvoyons à la publication de Claire Chahine, ancienne ingénieure de recherche au CNRS ayant consacré toute sa carrière à l’étude de la dégradation de ce matériau, ainsi qu’à la mise au point de protocole de conservation (Chahine 1913).
La tracéologie des outils lithiques l’atteste : dès la Préhistoire l’Homme a travaillé les dépouilles des bêtes qu’il abattait. La peau de nombreuses espèces peut ainsi être transformée et, lorsqu’il s’agit de la classe des mammifères, on désigne les produits obtenus sous le terme générique de fourrure quand la toison est conservée, et de parchemin lorsque seul le derme pas ou peu transformé est préservé.
Le troisième mode de modification consiste à associer ce derme à des tanins. Il est très courant de voir ce produit désigné sous l’appellation « cuir », mais les spécialistes du matériau utilisent des termes plus spécifiques en fonction de la nature du tanin et/ou de la manière dont le processus de tannage est conduit (Montembault 2016).
Ainsi, lorsque la peau est travaillée avec de la graisse ou de l’huile, on parle de chamoisage et le produit obtenu est désigné par l’expression « peau chamoisée » souvent raccourcie en « peau de chamois ». Le terme de chamois ne fait donc pas référence à l’animal, mais au processus de fabrication. Une peau de veau peut ainsi être chamoisée, tout comme la peau de mouton utilisée couramment de nos jours pour supprimer la buée de nos pare-brises.
Le derme peut également être associé à un minéral : l’alun. Le processus de fabrication est alors dénommé mégisserie. Le produit obtenu est appelé peau mégie, et parfois cuir blanc car la particularité de l’alun est de teinter ainsi la peau sur toute son épaisseur.
Enfin la peau peut être travaillée avec des tannins végétaux mis en œuvre de deux manières distinctes. Soit par un contact uniquement en surface. Le cœur de la peau reste alors brut et le produit est désigné sous l’appellation de cuir semi tanné.
Ou bien le derme est intégralement combiné avec le tannin, ce qui confère au produit des propriétés spécifiques de résistance à l’humidité. On parle alors et seulement de cuir.
Ce terme de cuir utilisé sans substantif correspond donc qu’à une petite partie des produits obtenus à partir de la transformation d’une dépouille.
Dans le chamoisage et la mégisserie, ce sont des liaisons faibles, peu résistantes à l’attaque de l’eau, qui sont établies entre le collagène (constituant du derme) et l’agent tannant.
Enfouis, ces matériaux se conservent donc essentiellement dans les milieux arides. Leur préservation est plus exceptionnelle dans les contextes humides et les découvertes correspondent généralement à des sépultures comme c’est ici le cas avec la paire de gants retrouvée dans la sépulture de Dona Teresca Gil de Riba de Vizela.
Les peaux travaillées avec des tanins végétaux, quant à elles, résistent mieux à la fois dans les milieux arides et dans les substrats humides ou gorgés d’eau.
Cependant, pour les peaux semi tannées, puisque le cœur de peau n’est pas lié au tanin, on observe une dissolution conduisant à une altération spécifique consistant en une délamination de la peau. Dans les cas extrêmes, le fragment peut même être délité en deux couches totalement désolidarisées.
Donc, si tous les fragments trouvés sur des sites humides ont bien été travaillés avec des tanins végétaux, tous n’ont par été tannés à cœur. Ce ne sont donc pas des cuirs, mais des cuirs semi-tannés.
Chahine 2013.
Chahine, Claire. Cuir et parchemin ou la métamorphose de la peau. Paris: CNRS, 2013.
Montembault,2016.
Montembault, Véronique. « Chaussures et travail de la peau du IXe au début du XVIe siècle dans les centres urbains de France septentrionale - Thèse sur travaux ». Thèse de doctorat, Paris 1, 2016.
Notes
____________________________
1. Michel PASTOUREAU, « Le gant médiéval, Jalons pour l'histoire d'un objet symbolique », Micrologus. Le corps et sa parure = The body and its adornement, 15, 2007.
2. Ibid. p.
136.
3. Vallerant Jacques. « La main du gantier », in Le Monde alpin et rhodanien. Revue régionale d’ethnologie, n°1-4/1979. Artisanat et métiers de tradition. pp. 317-357;
4. The Geoff Egan Memorial Lecture 2013 "Taking up the glove : finds, uses and meanings of gloves, mittens and gauntlets in western Europe, c. AD 1300–1700" By ANNEMARIEKE WILLEMSEN.
5. Etienne Boileau, Le livre des Métiers, BNF.
6. Rapport de restauration du trousseau funéraire de Dona Teresa Gil, travaux réalisés par Ana Patricia Gotor sous la direction de Jesus Sanchez Beltran, 2008, p. 51.
7. Danièle Alexandre-Bidon, La Mort au Moyen Âge, XIIIe-XIVe siècles, Pluriel, 2011, p. 111.
8. Opus cite. Rapport de restauration, p. 51.
9. Ibid, p. 53.
10. Ibid, p. 51.
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